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Nouvelle Production du Savoir et Triple Hélice

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Tendances du prêt-à-penser les sciences

Fait partie d'un numéro thématique : Science
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Terry Shinn

NOUVELLE PRODUCTION DU SAVOIR ET TRIPLE HÉLICE

Tendances du prêt-à-penser les sciences

n réponse à la crise de l'énergie des années 1970, à la récession et au chômage des années 1980 et du début des années 1990, des gouvernements et, à un degré moindre, des entreprises ont demandé avec insistance un rééquilibrage des relations entre la science, l'État et l'industrie1. La science et la technologie sont apparues alors comme solution au problème de la surdépendance des pays concernés à l'égard de l'énergie venue de l'étranger et comme une panacée au ralentissement économique. Les sociologues, les économistes, les politologues et les gestionnaires de la science ont répondu aux nouvelles attentes, aux nouveaux discours et projets politiques, industriels et sociaux de plusieurs façons. L'une de ces réponses a consisté à faire des études sur les interactions entre la recherche scientifique, les entreprises et les gouvernements, et à suggérer des cadres conceptuels susceptibles d'expliquer les transformations observées. D'autres réponses ont plutôt cherché à établir un schéma des transformations des relations entre science, industrie et société et sont devenus en quelque sorte des militants favorables à une forme particulière des changements discutés à cette époque.

Cet essai explorera deux champs de travaux spécialisés identifiés par les termes « triple hélice » et « nouvelle production du savoir». The New Production of Knowledge, ouvrage écrit par Michael Gibbons, Camilles Limoges, Helga Novotný, Simon Schwartz- man, Peter Scott et Martin Trow2, et publié en 1994, soutient que la façon dont le savoir scientifique, les pratiques technologiques, l'industrie, l'enseignement et la société dans son ensemble sont organisés et fonctionnent aujourd'hui contraste fortement avec leurs relations telles qu'elles étaient antérieurement. Les auteurs parlent de deux modes différents de

tion du savoir. Le mode 1 qui prévaut, jusqu'en 1950, se caractérisait par un clivage certain entre le monde universitaire et la société. Le monde universitaire serait fondé sur une université autonome, des disciplines et des spécialités scientifiques indépendantes, et la possibilité pour les scientifiques de décider de ce qui est ou n'est pas la science et la vérité. Il n'y a ici, semble-t-il, aucune interaction entre l'université et l'industrie. En revanche, le mode 2 de la production du savoir (qui décrirait la science d'aujourd'hui) caractérise et annonce l'affaiblissement ou même l'effondrement de l'université moderne, la disparition des disciplines scientifiques et l'atrophie du contrôle des scientifiques sur la direction et le contenu des programmes de recherche. Ce mode 2 se caractériserait par une nouvelle interdisciplinarité, par une grande mobilité de groupes temporaires d'experts organisés provisoirement autour de problèmes urgents et par la primauté des problèmes économiques et sociaux dans la décision de développer telle ou telle sphère du savoir. La société rejetterait ainsi la légitimité des prérogatives de la science, son autonomie institutionnelle et son identité épistémologique et culturelle.

En revanche, l'approche dite « triple hélice » insiste sur les continuités historiques. Les relations antérieures perdurent entre l'université, l'industrie et le gouvernement. Mais entre ces pôles traditionnels de

1 - Pour une analyse de l'impact de la science et de la technologie sur la société depuis 1945, voir Jean-Jacques Salomon, Survivre à la science. Une certaine idée du futur, Paris, Albin Michel, 1999.

2 — Michael Gibbons, Camilles Limoges, Helga Novotný, Simon Schwartzman, Peter Scott et Martin Trow, The New Production of Knowledge: The Dynamics of Science and Research in Contemporary Societies, Londres, Sage, 1994.

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