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SOCIÉTÉ

La fécondité serait-elle héréditaire ?

par Jean-Claude Deville

Les familles nombreuses se rencontrent, de nos jours, surtout en milieu ouvrier ou paysan; à l'inverse, les employés ou les cadres moyens n'ont assez fréquemment qu'un seul enfant [1 ; 2]. Le mariage précoce est, en principe, le signe avant-coureur d'une nombreuse descendance; certaines régions de France (le nord de la Loire sauf l'Ile-de-France) sont traditionnellement plus fécondes que d'autres. Ces aspects géographiques ou sociaux de la natalité sont maintenant assez bien connus. Dans ce qui suit, on examine une composante de la fécondité légitime jusqu'ici peu étudiée : l'influence de la taille des familles dont sont issus les époux. Les fils et filles de familles nombreuses sont-ils plus disposés à fonder eux- mêmes une famille nombreuse que les enfants uniques? Les aînés ont-ils plus d'enfants que leurs cadets? La réponse à ces questions est-elle la même dans tous les milieux sociaux? Nous allons en quelque sorte, jouer à « Dis -moi combien d'enfants a eu ta mère, je te dirai combien tu en auras ! ».

L'enquête sur les familles de 1975 permet d'analyser ces relations de façon approfondie. C'est, semble-t-il pour la première fois au monde, qu'une telle étude a pu être menée sur un échantillon de plus de 80 000 familles.

Des familles nombreuses, de mères en filles ...

D'après l'enquête « familles » de 1975 (encadré p. 4), la descendance moyenne des familles complètes augmente très régulièrement avec le nombre d'enfants de la mère des femmes. EHe passe de 2,15 enfants pour les filles uniques à 3,19 pour les femmes ayant au moins 8 frères et sœurs.

Ces variations sont donc très fortes : le premier chiffre correspondrait à la descendance moyenne d'une population numériquement stable, voire en décroissance légère, alors que le second assurerait le doublement du nombre des

Français en 50 ans environ. Elles sont, d'ailleurs, du même ordre de grandeur que celles que l'on observe en utilisant d'autres critères démographiques habituels. On passe, par exemple, de 3,23 enfants pour les femmes mariées avant l'âge de 20 ans à 1,56 pour celles qui se marient entre 30 et 34 ans, de 2,16 enfants pour les familles de cadres moyens à 3,35 pour celles de salariés agricoles, de 2,13 pour les femmes titulaires du BEPC à 2,79 pour les femmes sans diplôme, de 2,10 pour les familles d'Ile-de-France à 3,10 pour celles qui résident en Basse-Normandie.

Mais la taille de la fratrie n'influence qu'en moyenne la descendance finale. Les femmes nées dans une famille de 6 enfants, par exemple, n'auront pas spécialement tendance à avoir elles-mêmes six enfants. Elles en auront plus fréquemment un, trois, ou surtout deux. Ce « choix » est d'ailleurs le plus fréquent quelle que soit la taille de la famille d'origine, mais aussi quel que soit le niveau social ou la région de résidence.

La répartition par taille des familles (tableau 1) appelle d'ailleurs peu de commentaires particuliers : les familles à zéro, un ou deux enfants sont de moins en moins fréquentes au fur et à mesure que la taille de la famille de la mère s'élève. La proportion de familles à trois enfants varie peu, présentant un maximum peu marqué pour les femmes issues d'une famille de cinq enfants. Celles des familles de quatre enfants et plus augmentent avec la dimension de la fratrie d'origine.

Dans la plupart des sous-populations, le nombre moyen d'enfants des familles et leur répartition par taille sont fortement liés. Les femmes d'ouvriers, par exemple, ont en moyenne la même fécondité que les femmes ayant eu quatre frères ou sœurs (2,70 et 2,73 enfants par famille respectivement); dans les deux cas, les proportions de familles ayant zéro, un, deux, etc. enfants sont presque identiques.

* Jean-Claude Deville fait partie du service de démographie de VINSEE. Les chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie p. 11.

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