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Les mots et les chiffres : les nomenclatures socio-professionnelles

[article]

Année 1979 110 pp. 49-65
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MÉTHODES

Les mots et les chiffres : les nomenclatures socioprofessionnelles

Alain Desrosières et Laurent Thévenot

Par une tradition qui remonte au début du siècle, et surtout aux années 50, les études socio-économiques françaises font un usage de plus en plus large, en plus des « variables explicatives » économiques classiques comme le revenu, de découpages en catégories socioprofessionnelles constituant une approche empirique de la notion usuelle de milieu social.

Cet instrument est très familier, mais on s'interroge rarement sur sa construction et sa logique : il n'est ni un reflet naturel de la réalité, ni une construction totalement logique mettant en œuvre quelques critères simples. Chaque rubrique, ancrée sur des archétypes sociaux, cristallise un jeu intégré d'attitudes et de situations originales. D'autres critères de tri, plus linéaires et quantitatifs comme le revenu, poussent à assimiler l'espace social à une échelle ordonnée et continue, et à supposer des relations causales de même type tout le long de cet axe. Le découpage socioprofessionnel, en revanche, conduit plutôt à envisager une juxtaposition de zones présentant des logiques locales assez spécifiques, et à étudier des systèmes de différences ou d'inégalités plutôt que des pratiques isolées. Il est nécessaire de bien connaître les méthodes de collecte, de traitement et d'analyse des informations conduisant à ces catégories, pour apprécier la portée des nombreuses études qui les utilisent.

Premier maillon de' la chaîne statistique, la nomenclature est sans doute le moins apparent, celui qui est le plus souvent escamoté dans la présentation du produit final. Certes, les listes des intitulés des lignes et des colonnes encadrant les tableaux de chiffres viennent rappeler l'existence des nomenclatures, par l'énumération de leurs rubriques, mais rares sont les travaux qui leur reconnaissent un rôle spécifique

dans cette production. Alors que n'importe quelle étude économétrique consacre d'importants développements à tenter de prouver la validité de la méthode employée, l'étape préliminaire de la démarche, et fondamentale à ce titre, qui a consisté à construire les « données », c'est-à-dire à coder et à classer les informations élémentaires à l'aide d'outils appropriés, est en général passée sous silence.

Voir les nomenclatures

Parce qu'on les tient volontiers pour surgies du réel, parce qu'on est porté à leur conférer une évidence indubitable ou — ce qui revient au même — des défauts incorrigibles, bref parce qu'on les confond avec l'objet à étudier, on n'accorde pas aux classifications les faveurs dont jouissent d'autres instruments statistiques plus complaisamment mis en avant dans les développements méthodologiques. Comme il l'a été dit à propos des nomenclatures industrielles, l'économiste ne s'intéresse pas « aux lunettes à travers lesquelles il voit l'économie : il s'intéresse par contre fortement à ce qu'il voit. Pour voir les lunettes que l'on porte, il faut d'abord les ôter et cela brouille la vue » [1].

* Alain Desrosières et Laurent Thévenot font partie de la division « Emploi » du département « Population et ménages » de l'INSEE. Les chiffres entre crochets [ ], renvoient à la bibliographie, p. 64.

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