PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
L'organisation du travail dans les PMI se distingue-t-elle de celle des grandes entreprises ?
Nathalie Greenan*
L'organigramme des entreprises industrielles est d'autant plus complexe qu'elles sont plus grandes : une taille importante accroît la diversité des services fonctionnels, crée des emplois tertiaires et favorise le développement de niveaux hiérarchiques intermédiaires dans l'entreprise. Au sein des ateliers, le mode de coordination est lui aussi marqué par la taille : la supervision directe, où le supérieur hiérarchique détermine en détail la nature du travail et où les opérateurs participent peu aux circuits d'informations de l'entreprise, est spécifique aux PMI tandis que la mise en place d'un système formel d'intégration de l'ouvrier à la dynamique technologique de l'entreprise (cercles de qualité, boîtes à idées...) est propre aux grandes entreprises industrielles. Cependant, si les entreprises de 50 à 199 salariés s'opposent nettement aux entreprises de plus de 1 000 salariés au vu de ces différents critères, les grandes PMI restent assez proches des grandes entreprises. Cette proximité se renforce lorsque l'on prend en compte l'usage de technologies flexibles : les grandes PMI ayant recours à ce type de technologie enregistrent une communication au sein de l'atelier et des contraintes techniques semblables à ce que l'on observe dans les grandes entreprises.
* Nathalie Greenan fait partie de la division Marchés et stratégies d'entreprises.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d'article.
Les PMI sont-elles différentes des grandes entreprises industrielles dans le domaine de l'organisation du travail ? En s' appuyant sur les sources statistiques disponibles, deux grands aspects de l'organisation du travail peuvent être explorés : l'organigramme de l'entreprise et le mode de coordination prévalant au sein des ateliers.
Le premier caractérise l'entreprise dans son ensemble. Il regroupe des éléments comme la répartition des effectifs entre les tâches de gestion et celles de production, entre les tâches
d'encadrement et celles d'exécution, le nombre moyen d'individus sous la responsabilité d'un supérieur hiérarchique, le nombre de services spécialisés présents dans l'entreprise.
Le second décrit les principes organisationnels qui guident la production et permettent une coordination entre les postes de travail : la manière dont le travail des opérateurs est défini, les contraintes imposées sur le travail par les techniques de production utilisées, les procédures définies pour réagir face à un incident sont des exemples de ces principes.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 271-272 1994 - 1/2
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